C'était en octobre 1995, j'étais monté à Lyon pour une journée. Le temps d'un stage photo.
Un samedi avec son coton gris dans le ciel, le froid alpin au bout du nez et la chaleur de l'inconnu. Le rendez vous était pris devant le palais de justice.
Le temps d'une journée j'ai appris comment manier les grains d'argent. Comment maîtriser leur danse sur le grain de peau.
Cette expérience agissant comme un ancrage positif, mon inconscient avait dû alors prononcer une petite phrase anodine du quotidien.
En moi j'ai formulé ce "bouge pas je reviens", comme pour dire que mon aventure avec la photo ne se résumerait pas à cette journée de prise de vue et qu'il y avait bien plus à dire. Comme si j'avais frôlé quelque chose dans lequel j'aurais voulu plonger, me consacrer, me perdre avec délice.
Et puis les dés étaient déjà jetés. Il fallait suivre le trait. Colorier sans dépasser. Considérer la photo comme un loisir. Cet art dont j'avais seulement approché la sensibilité devait rester à côté d'une vie construite de logiques, de bornes, de performances… et d'interdits.
En arrivant à nouveau dans cette même ville et pour les mêmes raisons que 26 ans auparavant, j'ai compris pourquoi je me sentais un peu chez moi ici.
Recomposer le puzzle de ses mystères et de ses envies prend parfois du temps. Il devait y avoir un ordre à suivre dans la logique de l'univers.
Et la vie m'a répondu… "Mais où t'étais passé ?"
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